Les contes de fées ne nous apprennent pas que les dragons existent, ils nous apprennent que l’on peut vaincre les dragons.
Gilbert Keith Chesterton.
Léopold, le chevalier au mille-pattes est un projet personnel que je viens de terminer. Il s'ouvre sur cette bien belle citation et raconte les aventures et les rencontres étonnantes de Léopold, petit chevalier chevauchant un mille-pattes.
En voici une page.
mardi 31 mars 2009
lundi 30 mars 2009
Emma crée et vend
Mes bijoux, mes cartes, mes toiles, mes affiches sont maintenant en vente à Évreux, dans la jolie boutique d'Emma (merci à elle ^^).
Voici quelques photos :)
Voici quelques photos :)
dimanche 29 mars 2009
Kitty Crowther, même pas peur
J'adore cette auteure, qui dessine au crayon des histoires fines, subtiles, profondes et fantaisistes...
Pour mon anniversaire, je me suis offert une belle boîte de Polychromos, et j'ai vraiment envie de me lancer dans des projets "à la main", qui mélangent peinture, crayon, pastel et collages ; j'ai d'ailleurs quelque chose en tête.
Je vous ferai part de mes progrès.
Voici juste une première petite image : j'apprivoise l'outil, pour l'instant ^^
Pour mon anniversaire, je me suis offert une belle boîte de Polychromos, et j'ai vraiment envie de me lancer dans des projets "à la main", qui mélangent peinture, crayon, pastel et collages ; j'ai d'ailleurs quelque chose en tête.
Je vous ferai part de mes progrès.
Voici juste une première petite image : j'apprivoise l'outil, pour l'instant ^^
mercredi 25 mars 2009
Les dragons, les licornes et les loups sirènes...
La semaine, je dessine des loups très longs, des cochons qui sentent mauvais, des loups sirènes, des arbres, des loups couleurs, et des petites filles en rouge avec les enfants de Creuse, et le mercredi, pour me reposer, j'alimente ma boutique Esty.
Voici donc les derniers ajouts (et il est temps d'acheter un nouvel appareil) :
Voici donc les derniers ajouts (et il est temps d'acheter un nouvel appareil) :
Ma petite humeur du moment
Une illustration assez ancienne, que mes visiteurs de Deviantart connaissent peut-être, début d'une longue série noire et blanche.
(Et demain c'est mon anniversaire, encore un pauvre jour.)
(Et demain c'est mon anniversaire, encore un pauvre jour.)
mardi 24 mars 2009
Là, les gars, on s'arrête et on pleure...
Aujourd'hui, 24 mars, le nouvel album de Mono, groupe magnifique de postrock épique, émotionnel et japonais, est disponible chez tous les bons disquaires (et dans ma boîte aux lettres aussi).
À cette occasion, je me suis fendu d'une petite playlist de cinq titres (et une petite heure : le postrockeur fait dans le long et le sinueux)... Je ne peux pas m'empêcher d'écouter ces titres (et le dernier en particulier)sans être tout remué et tout à l'envers.
À cette occasion, je me suis fendu d'une petite playlist de cinq titres (et une petite heure : le postrockeur fait dans le long et le sinueux)... Je ne peux pas m'empêcher d'écouter ces titres (et le dernier en particulier)sans être tout remué et tout à l'envers.
lundi 23 mars 2009
Un marronnier
Bah, me voilà de nouveau dans La Montagne, pour la troisième fois :)
C'est tout le charme des petites villes ^^
Cette fois-ci, il s'agit d'un long article pour mes activités auprès des enfants de Guéret, autour du loup et du Mai du livre.
Nous nous amusons bien, on patouille, on colorouille, on rigolouille, on ouille ouille ouille (enfin surtout moi).
Comme cela me laisse peu de temps pour le dessin, voici quelques détails de mon carnet, griffonnés à la diable (je fais dans le truc qui vole ces derniers temps).
C'est tout le charme des petites villes ^^
Cette fois-ci, il s'agit d'un long article pour mes activités auprès des enfants de Guéret, autour du loup et du Mai du livre.
Nous nous amusons bien, on patouille, on colorouille, on rigolouille, on ouille ouille ouille (enfin surtout moi).
Comme cela me laisse peu de temps pour le dessin, voici quelques détails de mon carnet, griffonnés à la diable (je fais dans le truc qui vole ces derniers temps).
samedi 21 mars 2009
Fantaisie érotique
Après une semaine passée dans les classes, à apprendre auprès des enfants, un dessin tout fou, tout couleurs, premier d'une séquence sur un dragon à grosse tête (le fameux Fortissima caputis ridiculae dragonus) et une petite fée habillée de rouge (Ruber magica fillae).
L E S D É T A I L S
L A P E T I T E I M A G E
vendredi 20 mars 2009
Le goût des fées
M'est venu tout petit (en 1982 pour être exact), en même temps que les cheveux longs ;)
(Merci à mon papa, d'avoir écumé ainsi les archives familiales.)
(Merci à mon papa, d'avoir écumé ainsi les archives familiales.)
jeudi 19 mars 2009
mercredi 18 mars 2009
mardi 17 mars 2009
La femme sans tête
(Et aux collants de prof de lettres.)
J'ai reçu hier ma toile de chez Kipeuk... La voici, taille réelle...
Ma madame Kekoshi, son arbre de vie, l'ibis rose et le chat tout fou, sont maintenant sur une toile géante, de plus de un mètre.
Elle figure, avec bien d'autres, dans le catalogue Kipeuk.
J'ai reçu hier ma toile de chez Kipeuk... La voici, taille réelle...
Ma madame Kekoshi, son arbre de vie, l'ibis rose et le chat tout fou, sont maintenant sur une toile géante, de plus de un mètre.
Elle figure, avec bien d'autres, dans le catalogue Kipeuk.
lundi 16 mars 2009
Une nouvelle facette
Je découvre à partir d'aujourd'hui une nouvelle facette, un peu moins connue, de mon nouveau métier d'illustrateur : j'entame une mission de deux mois dans toutes les écoles de la ville de Guéret, avec les enfants de 2 à 7 ans, pour des interventions sur le loup et ses représentations... j'espère bien m'amuser et beaucoup apprendre au contact des enfants, qui sont des sources intarissables de fraîcheur et de fantaisie.
Comme toute bonne petite fourmi, j'ai accumulé quelques réserves d'images et de projets : le blog ne restera donc pas en déshérence et sans couleurs.
À propos, de fraîcheur, alors que le printemps est venu avec son beau soleil un peu partout en France, nous avons passé un bon weekend, à la neige, pas très loin de chez nous, dans le Massif central :)
Quelques photos (pour belle-maman, papy et Jean-Philippe ^^).
Comme toute bonne petite fourmi, j'ai accumulé quelques réserves d'images et de projets : le blog ne restera donc pas en déshérence et sans couleurs.
À propos, de fraîcheur, alors que le printemps est venu avec son beau soleil un peu partout en France, nous avons passé un bon weekend, à la neige, pas très loin de chez nous, dans le Massif central :)
Quelques photos (pour belle-maman, papy et Jean-Philippe ^^).
jeudi 12 mars 2009
Encore une histoire de fées
Je vous avais montré il y a quelques messages de cela une petite fée, avec son petit chat... Elle fait partie d'un ensemble de cinq fées.
Voici celle avec sa licorne.
Les compagnons des autres fées sont une girafe, un oiseau et un ours.
De ces cinq fées, j'ai fait cinq cartes, toutes disponibles dans ma boutique Etsy.
Et un mobile attrape-rêves, pour les chambres des petites filles, disponible lui aussi sur Etsy.
Voici celle avec sa licorne.
Les compagnons des autres fées sont une girafe, un oiseau et un ours.
De ces cinq fées, j'ai fait cinq cartes, toutes disponibles dans ma boutique Etsy.
Et un mobile attrape-rêves, pour les chambres des petites filles, disponible lui aussi sur Etsy.
mercredi 11 mars 2009
Ptite hist. ch. illus.
Pour une fois, j'aimerai passer de l'autre côté du miroir...
Voici une histoire que j'ai écrite, en reprenant la forme du lai, une vieille forme médiévale que j'apprécie. C'est l'histoire de l'Armance, une petite rivière insouciante.
Dites-moi ce que vous en pensez et si jamais un illustrateur souhaite s'en emparer, qu'il n'héiste pas à me contacter :)
Le lai de l’Armance
L’été finissait dans une ultime floraison,
dans les blés jaunes ; les coquelicots flamboyants affichaient leur robe pourpre
comme pour un soir de première ;
les tournesols,
timides,
baissaient la tête, leur gros œil rond et noir tourné vers le sol.
L’on sentait déjà les vents de l’automne,
la promesse des feuilles rousses,
et des arbres nus,
agitant dans l’éther leurs longues branches décharnées,
comme des pales de moulins percées par quelque Don Quichotte.
Quelques fleurs désespéraient,
jaunes et pâles,
et se préparaient à mener lutte ;
tout un peuple, magnifique,
de bruyères, de mousses et de champignons sortait lentement de l’humus,
de l’ombre où les avait laissé un été trop radieux
L’automne,
l’automne arrivait, suivi de sa cohorte,
et au fond des vallons dans les forêts profondes l’on s’affairait.
Les lutins les farfadets chassaient les noisettes
pour en emplir leurs greniers.
La cigale ayant chanté tout l’été
était déjà partie
en Amérique du Sud pour une tournée de gala
et…
Mais quel est ce bruit ?
Ce doux chant, ce babil léger ?
C’est celui de l’Armance,
jeune rivière heureuse de couler, grosse déjà des pluies à venir,
insouciante,
tourbillonnante.
L’automne se préparait, fourbissant ses pluies, ses vents,
affûtait les épines de ses cosses,
recomptait dans sa boîte de couleurs
les ocres, les safrans, les sanguines, les ors
et les bruns de la touche finale.
L’Armance coulait
et vint à passer sous les fenêtres de la fée de l’été.
Celle-ci était fort blette,
après avoir régné sans partage,
commandé au soleil de darder ses chauds rayons sur les paysages desséchés,
après avoir jauni les blés, bruni les feuilles
et veillé aux amourettes dans les bottes de foin,
voici que son temps était désormais compté
et elle s’apprêtait
fouillant ses armoires à la recherche de ses gros pulls
à vivre vie de recluse.
Quand l’Armance passa,
précédée de son chant léger et doux,
la fée Bikini
car tel était le nom de la fée de l’été,
à ce bruit de jeunesse, à ce chant de l’espoir
tressaillit,
s’empourpra
comme si l’automne déjà était passé sur elle,
s’énerva,
et, le chant persistant,
s’emporta.
Qu’est-ce cette gueuse ? Venir se moquer
de moi, la fée de l’été,
faire retentir sous les fenêtres de ma demeure
mon oraison !
Venir chez moi rire de ma défaite !
Qu’est-ce cette insouciante, cette présomptueuse ?
Voilà qui mérite châtiment !
L’on ne se gausse pas impunément de la fée de l’été.
Et disant cela, ses mains se tordaient, ses yeux s’enflammaient ;
elle était colère la fée Bikini,
rejetant les causes de sa disgrâce,
sur cette jeune rivière qui ne faisait que passer.
Et l’Armance coulait son flot,
faisant ci et là de petits tourbillons pour amuser les poissons,
saluant au passage écureuils, lutins, cerfs, farfadets.
Elle chantait contre les pierres,
s’essayait à tous les flux,
heureuse d’éprouver sa jeune force,
tressant un cours tortueux au fond de son vallon,
promesse de la vallée,
secouait le sable,
impétueuse et insouciante.
La fée bikini enrageait, s’étranglait,
s’échauffait,
montait plan de bataille,
pour abattre, assécher sa rivale.
Il me faut des alliés, se dit-elle.
Et elle ouvrit son carnet d’adresses.
Qui appeler ?
Le seigneur des saisons, le Soleil tout-puissant ;
lui rappeler sa vieille antienne :
faire triompher
l’été
une fois pour toute
faire du monde un Sahara.
Qui appeler ?
La Loire, la Seine, le Rhône, la Garonne, flots seigneuriaux,
les enjoindre de se méfier
de cette rivale,
jeune faible encore mais riche d’une force à venir,
engoncée dans un vallon qu’elle pourrait un jour déborder.
Qui appeler ?
Quelques tenants d’un fief local, la Saône, le Var,
le Loir et le Cher,
la Dordogne.
Et la plèbe de l’eau : ruisseaux, oueds, ruisselets, gaves, torrents,
ces affluents envieux,
faire miroiter aux flots des profondeurs :
avens, bétoires,
qui hantent les gouffres et abritent de pâles animaux sans yeux
une place au Soleil.
Qui appeler ?
La fée du printemps, la fée Efflorescente,
diaphane et cruelle.
Ce serait prétexte
pour abattre, enfin, la fée de l’hiver, la fée Bouledeneige
et la sorcière de l’automne, la sorcière Cassenoisettes,
faire d’une pierre trois coups.
Elle envoya ses émissaires
porter messages au Soleil, aux seigneurs,
à leurs vassaux et leurs peuples ;
elle savait flatter les bas instincts, faire jouer les rivalités
elle savait intimider et corrompre.
Elle eut vite réuni ses alliés.
Le soleil vit là une occasion de triomphe : envoyer la lune en exil autour de quelque saturne
rejoindre d’autres proscrites,
se trouver sans rival dans un ciel immaculé et toujours
lumineux.
Les puissants fleuves voulaient écarter l’impétrante :
on ne sait pas de quoi demain est fait, disaient-ils.
Les autres, par couardise, par jalousie,
par peur de la jeunesse,
par peur de voir le monde ébranlé
désirant que celui de demain soit celui du passé,
satisfaits de l’immobilité,
béats et suiveurs
s’agrégèrent à la foule déjà nombreuse des alliés.
L’Armance,
ignorante de ce qui se tramait,
trop jeune, trop insouciante pour même y songer,
continuait son cours heureux.
Une armée marchait pourtant sur elle,
flots tempétueux pleins de rancœur,
d’autant plus farouches que l’ennemi était faible ;
à sa tête, le seigneur tout-puissant des cieux
accompagné de la fée Bikini.
Dans le ciel, la lune inquiète, sur cette scène, dardait un œil exsangue.
Une armée marchait sur elle,
et l’Armance tourbillonnait,
claire, lumineuse et fraîche.
Dans le ciel, la lune anxieuse voyait avancer cette armée,
dans le bruit, la fureur, la poussière ;
la lune effrayée d’une lutte si inégale,
se grattait la tête, il faut faire quelque chose,
c’est aussi mon avenir qui se joue là ;
il nous faut nous défendre
ou se retirer dans quelque couvent du ciel
et pleurer pour l’éternité des larmes amères ;
il nous faut nous défendre pour continuer à briller sur les nuits et les nuits
jusqu’à la nuit des temps.
Il me faut aider cette petite.
Sur qui compter ?
L’armée levée par la fée Bikini avançait dans un bruit de tonnerre
rutilante, pleine de lumière,
aveuglante, aveuglée ;
le sol tremblait.
Et l’Armance creusait son vallon, s’amusant des fleurs de ses rives
toutes écloses comme un hommage
de la beauté à la jeunesse,
jouant avec les castors.
Les elfes et les écureuils la saluaient
et elle riait,
et elle passait,
rapide, légère, forte.
La lune
au fond de sa mélancolie,
déjà résignée
probablement
à traverser l’éther pour s’en aller tourner autour d’une quelconque saturne,
au fond de sa mélancolie
entrevit,
entr’aperçut,
floue tout d’abord,
pâle,
atone,
une idée,
oh tout petite
mais pas si bête que cela :
il faut les noyer,
éteindre, doucher ce méchant Soleil, opposer l’eau à ses flammes,
il faut monter une armée contraire,
faire des prisonniers dans des gouttes d’eau
des animaux perpétuels.
Et elle envoya ses fées,
opalescentes,
diaphanes, transparentes
au-devant du peuple des bois ;
et ces fées exposèrent l’idée de la lune,
et l’on vota,
car l’on est fort démocrate au fond de nos forêts,
et l’on approuva,
et l’on se mit au travail,
et les castors en maître d’œuvre,
l’on érigea un barrage
contre lequel l’Armance,
d’abord interloquée,
vint buter et gonfler.
Elle gonfla, elle gonfla
comme la grenouille envieuse du bœuf,
et elle gonfla
accumulant ses jeunes forces,
ses flots neufs,
contre le mur que l’on dressait ;
et quand l’armée du Soleil vint à se montrer,
vocifératrice, pleine d’une injuste colère,
l’on rompit le barrage,
et l’Armance
se répandit avec force
et culbuta l’ennemi,
trempant la fée Bikini et mouillant le Soleil.
L’armée reflua,
prise de panique.
La fée Bikini et le Soleil,
dégoûtants ,
se regardèrent et se retournèrent
et se virent seuls.
Le soleil rentra lamentablement dans son ciel,
moqué par les étoiles,
et il se cacha,
et cacha sa morgue blessée
derrière des nuages demeurés fidèles.
Quant à la fée Bikini
l’on dit qu’elle se réfugia au Groenland.
L’Armance dorénavant coule son cours gracieux,
et l’on ne pense plus à le contrarier,
et elle salue les écureuils et les castors,
et elle fait des ronds, des rondes,
fille de l’eau et de l’automne.
Voici une histoire que j'ai écrite, en reprenant la forme du lai, une vieille forme médiévale que j'apprécie. C'est l'histoire de l'Armance, une petite rivière insouciante.
Dites-moi ce que vous en pensez et si jamais un illustrateur souhaite s'en emparer, qu'il n'héiste pas à me contacter :)
Le lai de l’Armance
L’été finissait dans une ultime floraison,
dans les blés jaunes ; les coquelicots flamboyants affichaient leur robe pourpre
comme pour un soir de première ;
les tournesols,
timides,
baissaient la tête, leur gros œil rond et noir tourné vers le sol.
L’on sentait déjà les vents de l’automne,
la promesse des feuilles rousses,
et des arbres nus,
agitant dans l’éther leurs longues branches décharnées,
comme des pales de moulins percées par quelque Don Quichotte.
Quelques fleurs désespéraient,
jaunes et pâles,
et se préparaient à mener lutte ;
tout un peuple, magnifique,
de bruyères, de mousses et de champignons sortait lentement de l’humus,
de l’ombre où les avait laissé un été trop radieux
L’automne,
l’automne arrivait, suivi de sa cohorte,
et au fond des vallons dans les forêts profondes l’on s’affairait.
Les lutins les farfadets chassaient les noisettes
pour en emplir leurs greniers.
La cigale ayant chanté tout l’été
était déjà partie
en Amérique du Sud pour une tournée de gala
et…
Mais quel est ce bruit ?
Ce doux chant, ce babil léger ?
C’est celui de l’Armance,
jeune rivière heureuse de couler, grosse déjà des pluies à venir,
insouciante,
tourbillonnante.
L’automne se préparait, fourbissant ses pluies, ses vents,
affûtait les épines de ses cosses,
recomptait dans sa boîte de couleurs
les ocres, les safrans, les sanguines, les ors
et les bruns de la touche finale.
L’Armance coulait
et vint à passer sous les fenêtres de la fée de l’été.
Celle-ci était fort blette,
après avoir régné sans partage,
commandé au soleil de darder ses chauds rayons sur les paysages desséchés,
après avoir jauni les blés, bruni les feuilles
et veillé aux amourettes dans les bottes de foin,
voici que son temps était désormais compté
et elle s’apprêtait
fouillant ses armoires à la recherche de ses gros pulls
à vivre vie de recluse.
Quand l’Armance passa,
précédée de son chant léger et doux,
la fée Bikini
car tel était le nom de la fée de l’été,
à ce bruit de jeunesse, à ce chant de l’espoir
tressaillit,
s’empourpra
comme si l’automne déjà était passé sur elle,
s’énerva,
et, le chant persistant,
s’emporta.
Qu’est-ce cette gueuse ? Venir se moquer
de moi, la fée de l’été,
faire retentir sous les fenêtres de ma demeure
mon oraison !
Venir chez moi rire de ma défaite !
Qu’est-ce cette insouciante, cette présomptueuse ?
Voilà qui mérite châtiment !
L’on ne se gausse pas impunément de la fée de l’été.
Et disant cela, ses mains se tordaient, ses yeux s’enflammaient ;
elle était colère la fée Bikini,
rejetant les causes de sa disgrâce,
sur cette jeune rivière qui ne faisait que passer.
Et l’Armance coulait son flot,
faisant ci et là de petits tourbillons pour amuser les poissons,
saluant au passage écureuils, lutins, cerfs, farfadets.
Elle chantait contre les pierres,
s’essayait à tous les flux,
heureuse d’éprouver sa jeune force,
tressant un cours tortueux au fond de son vallon,
promesse de la vallée,
secouait le sable,
impétueuse et insouciante.
La fée bikini enrageait, s’étranglait,
s’échauffait,
montait plan de bataille,
pour abattre, assécher sa rivale.
Il me faut des alliés, se dit-elle.
Et elle ouvrit son carnet d’adresses.
Qui appeler ?
Le seigneur des saisons, le Soleil tout-puissant ;
lui rappeler sa vieille antienne :
faire triompher
l’été
une fois pour toute
faire du monde un Sahara.
Qui appeler ?
La Loire, la Seine, le Rhône, la Garonne, flots seigneuriaux,
les enjoindre de se méfier
de cette rivale,
jeune faible encore mais riche d’une force à venir,
engoncée dans un vallon qu’elle pourrait un jour déborder.
Qui appeler ?
Quelques tenants d’un fief local, la Saône, le Var,
le Loir et le Cher,
la Dordogne.
Et la plèbe de l’eau : ruisseaux, oueds, ruisselets, gaves, torrents,
ces affluents envieux,
faire miroiter aux flots des profondeurs :
avens, bétoires,
qui hantent les gouffres et abritent de pâles animaux sans yeux
une place au Soleil.
Qui appeler ?
La fée du printemps, la fée Efflorescente,
diaphane et cruelle.
Ce serait prétexte
pour abattre, enfin, la fée de l’hiver, la fée Bouledeneige
et la sorcière de l’automne, la sorcière Cassenoisettes,
faire d’une pierre trois coups.
Elle envoya ses émissaires
porter messages au Soleil, aux seigneurs,
à leurs vassaux et leurs peuples ;
elle savait flatter les bas instincts, faire jouer les rivalités
elle savait intimider et corrompre.
Elle eut vite réuni ses alliés.
Le soleil vit là une occasion de triomphe : envoyer la lune en exil autour de quelque saturne
rejoindre d’autres proscrites,
se trouver sans rival dans un ciel immaculé et toujours
lumineux.
Les puissants fleuves voulaient écarter l’impétrante :
on ne sait pas de quoi demain est fait, disaient-ils.
Les autres, par couardise, par jalousie,
par peur de la jeunesse,
par peur de voir le monde ébranlé
désirant que celui de demain soit celui du passé,
satisfaits de l’immobilité,
béats et suiveurs
s’agrégèrent à la foule déjà nombreuse des alliés.
L’Armance,
ignorante de ce qui se tramait,
trop jeune, trop insouciante pour même y songer,
continuait son cours heureux.
Une armée marchait pourtant sur elle,
flots tempétueux pleins de rancœur,
d’autant plus farouches que l’ennemi était faible ;
à sa tête, le seigneur tout-puissant des cieux
accompagné de la fée Bikini.
Dans le ciel, la lune inquiète, sur cette scène, dardait un œil exsangue.
Une armée marchait sur elle,
et l’Armance tourbillonnait,
claire, lumineuse et fraîche.
Dans le ciel, la lune anxieuse voyait avancer cette armée,
dans le bruit, la fureur, la poussière ;
la lune effrayée d’une lutte si inégale,
se grattait la tête, il faut faire quelque chose,
c’est aussi mon avenir qui se joue là ;
il nous faut nous défendre
ou se retirer dans quelque couvent du ciel
et pleurer pour l’éternité des larmes amères ;
il nous faut nous défendre pour continuer à briller sur les nuits et les nuits
jusqu’à la nuit des temps.
Il me faut aider cette petite.
Sur qui compter ?
L’armée levée par la fée Bikini avançait dans un bruit de tonnerre
rutilante, pleine de lumière,
aveuglante, aveuglée ;
le sol tremblait.
Et l’Armance creusait son vallon, s’amusant des fleurs de ses rives
toutes écloses comme un hommage
de la beauté à la jeunesse,
jouant avec les castors.
Les elfes et les écureuils la saluaient
et elle riait,
et elle passait,
rapide, légère, forte.
La lune
au fond de sa mélancolie,
déjà résignée
probablement
à traverser l’éther pour s’en aller tourner autour d’une quelconque saturne,
au fond de sa mélancolie
entrevit,
entr’aperçut,
floue tout d’abord,
pâle,
atone,
une idée,
oh tout petite
mais pas si bête que cela :
il faut les noyer,
éteindre, doucher ce méchant Soleil, opposer l’eau à ses flammes,
il faut monter une armée contraire,
faire des prisonniers dans des gouttes d’eau
des animaux perpétuels.
Et elle envoya ses fées,
opalescentes,
diaphanes, transparentes
au-devant du peuple des bois ;
et ces fées exposèrent l’idée de la lune,
et l’on vota,
car l’on est fort démocrate au fond de nos forêts,
et l’on approuva,
et l’on se mit au travail,
et les castors en maître d’œuvre,
l’on érigea un barrage
contre lequel l’Armance,
d’abord interloquée,
vint buter et gonfler.
Elle gonfla, elle gonfla
comme la grenouille envieuse du bœuf,
et elle gonfla
accumulant ses jeunes forces,
ses flots neufs,
contre le mur que l’on dressait ;
et quand l’armée du Soleil vint à se montrer,
vocifératrice, pleine d’une injuste colère,
l’on rompit le barrage,
et l’Armance
se répandit avec force
et culbuta l’ennemi,
trempant la fée Bikini et mouillant le Soleil.
L’armée reflua,
prise de panique.
La fée Bikini et le Soleil,
dégoûtants ,
se regardèrent et se retournèrent
et se virent seuls.
Le soleil rentra lamentablement dans son ciel,
moqué par les étoiles,
et il se cacha,
et cacha sa morgue blessée
derrière des nuages demeurés fidèles.
Quant à la fée Bikini
l’on dit qu’elle se réfugia au Groenland.
L’Armance dorénavant coule son cours gracieux,
et l’on ne pense plus à le contrarier,
et elle salue les écureuils et les castors,
et elle fait des ronds, des rondes,
fille de l’eau et de l’automne.
mardi 10 mars 2009
lundi 9 mars 2009
Sautoirs (hop ! hop !)
Delphine a bien travaillé pendant ses vacances, et elle a créé de bien jolis bijoux (selon moi), très colorés.
En voici quelques-uns, que vous pouvez retrouver dans ma boutique Etsy : Ma Petite Papeterie.
En voici quelques-uns, que vous pouvez retrouver dans ma boutique Etsy : Ma Petite Papeterie.
Un sautoir un peu vintage.
Quant à moi, j'ai joué le kéké dans un haut-lieu du tourisme parisien ;)dimanche 8 mars 2009
Le jardin secret
Un projet d'il y a quelques temps, sur un beau texte, drôle et émouvant, de Michaël Escoffier, en tournée actuellement chez tous les éditeurs :)
C'est l'histoire de M. TicToc, banquier scrupuleux, pour ne pas dire sourcilleux, amateur de trains électriques.
Voici quelques détails et une des quatre doubles que j'ai composées pour ce projet.
Comme vous le voyez, je me suis un peu laissé aller à expérimenter, et j'ai commencé à dessiner au trait, une voie que je poursuis aujourd'hui :)
C'est l'histoire de M. TicToc, banquier scrupuleux, pour ne pas dire sourcilleux, amateur de trains électriques.
Voici quelques détails et une des quatre doubles que j'ai composées pour ce projet.
Comme vous le voyez, je me suis un peu laissé aller à expérimenter, et j'ai commencé à dessiner au trait, une voie que je poursuis aujourd'hui :)
samedi 7 mars 2009
Les premières critiques
Une première critique de La Plume, à laquelle je suis particulièrement sensible, non pas parce qu'elle est plutôt élogieuse pour notre travail, à Michaël et moi, mais parce qu'elle émane d'une libraire et d'une lectrice (du département voisin qui plus est) :)
Allez faire un tour sur son blog.
Morgan me signale une seconde critique (encore très gentille), sur le blog Des livres et des champs, que je m'empresse d'ajouter :
Allez faire un tour sur son blog.
Morgan me signale une seconde critique (encore très gentille), sur le blog Des livres et des champs, que je m'empresse d'ajouter :
dimanche 1 mars 2009
Le dimanche on trouve de drôles de chose dans le ciel
De retour de vacances parisiennes, j'ai le plaisir de vous annoncer la sortie officielle de La Plume, disponible dans toutes les librairies :)