jeudi 20 mars 2008

DEMAIN (telle est ma devise !)

Je ne m’ennuie jamais. Non pas que ma journée soit une succession d’occupations trépidantes ou même d’obligations dument listée et remplie les unes après les autres. Non pas que le maternage dit « proximale » m’ait transformée en femme vibrant à l’unisson du monde de l’enfance vivant l’instant et en savourant toutes les sensations. Non pas encore que mon tempérament artiste me fasse voguer de rêverie en rêverie dans l’attente du coup de génie. Non. Je ne m’ennuie jamais, je m’affaisse. Lentement mais inéluctablement tout au long d’aujourd’hui. Mais tout va bien car j’ai toujours mon grand ami : « Demain ». Comme je sais où se trouve mon ego et que je suis, comme on dit, imaginative, le jour nouveau est plein de possibilités intenses et merveilleuses… que je confie à Demain. Je pourrais tout coller, vite fait bien fait, sur le dos des enfants. On le sait bien Pénélope, la nana qui passait sa nuit à défaire ce qu’elle avait passé la journée à faire, tout ça sans dormir forcément, était mère d’enfant en bas âge ! Et Sisyphe ? Le type roule son rocher de 300 kg, le regarde descendre, le reroule, le re-regarde, le re-re-roule, le re-re-re-re… Etc. Il avait pas des enfants, lui par hasard ? Après tout, qui se réveille la nuit ? Qui hurle au lieu de vibrer à l’unisson ? Qui a fondé le binz-club à la maison ? Qui croit qu’en claquant des doigts et en remuant sa baguette on étend le linge et on écrit un texte pour son blog ? Oh, purée de punaise, c’est moi.

La procrastination, ça s’appelle : un nom de maladie, bien moche, bien sérieux. Pas étonnant qu’on se sente coupable quand on a un truc pareil ! Pas du tout poétique. La mélancolie, c’est poétique ou bien la paresse. J’ai assez de déni pour la paresse, c’est sûr. Mais alors, où sont les longues heures molles où mon œil vide contemple le temps qui s’écoule ? Où ça hein ? Parce que, quand même, assise dans la chambre d’Émilien à trois heures du matin, ça compte pas…

Je ne m’ennuie jamais car j’ai toujours bon espoir : Demain est mon ami. Et de temps à autre, les lendemains chantent : « ou alors demain » devient « aujourd’hui peut-être… » puis « mais soudain ça m’a pris » et le jour d’aujourd’hui produit quelque chose d’un peu neuf. Bon, il faut 28 jours pour faire une habitude, allez, je commence Demain.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'ai la même maladie
il parait que remettre à demain c'est refuser de grandir...connerie!! :)

carl